Richard Malka, 50 ans, avocat célèbre du barreau de Paris, spécialiste du droit des médias, mais aussi, auteur à succès de bandes dessinées, s'essaie avec " Tyrannie " au roman de politique-fiction. Il y décrit, dans un futur proche, le destin et le procès à la Cour d'assises de Paris, d'Oscar Rimah. Piégé par les autorités théocratiques de l'Aztracie et par les médias, celui-ci finit par assassiner le Premier secrétaire de l'ambassade à Paris, de ce pays imaginaire. Pour sa défense, il engage Raphaël Constant, lequel tient beaucoup de l'auteur. Bien qu'Oscar Rimah assume son crime, il est une victime qu'il faut acquitter. Pour cela, son avocat démonte la mécanique qui sous-tend le radicalisme religieux et en dénonce les complicités.

Pourquoi le radicalisme religieux ?

Richard Malka, défenseur attitré de Charlie hebdo et qui a plaidé dans l'affaire des caricatures de Mahomet, développe la thèse du radicalisme social comme fondement du radicalisme religieux. Selon lui et ce qu'il fait dire à ses personnages, les exclus du système néo-libéral constituent un terreau fertile pour le développement d'idées religieuses, associées à une critique radicale d'un monde jugé dégradant. C'est la raison pour laquelle ils peuvent trouver des soutiens dans des milieux traditionnellement progressistes et écologistes.

Dans son roman, Richard Malka souligne l'opposition entre ce nouveau radicalisme et le libéralisme, dont l'individu est le moteur, avec l'obligation pour les adolescents de porter un masque uniforme et asexué. Pour avoir osé remettre en question cette mesure emblématique du régime du prophète-président Isidor Aztri, dont la devise est " transparence-vertu-humilité ", Oscar Rimah endure les pires tourments. L'auteur prolonge et renouvelle ainsi la réflexion sur la bienveillance obligée, ouverte par Georges Orwell et Ievguéni Zamiatine.